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  • Photo du rédacteurJuliette Deplage

Mon mari - Maud Ventura

Résumé :


« C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.

On rit, on s’effraie, on se projette et l’on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page. Un premier roman extrêmement original et dérangeant. »



Mon avis :


J’écris cette chronique juste après avoir assisté à l’issue de ce livre, tant attendue. C’est un sentiment étrange qui m’anime. Il est dérangeant. On suit une femme follement amoureuse de son mari. Un amour qui vire à l’obsession. Elle est totalement déshumanisée, on ne connait pas son prénom. « Mon mari ». Cet adjectif possessif si important dans sa bouche, cette appartenance tant désirée et calculée. Les années passent et elle l’aime comme au début de leur relation. La passion ne s’est pas éteinte, elle est intacte, dévorante.


C’est TRÈS particulier comme histoire. Je peux comprendre que ça ne convienne pas à plusieurs personnes car on ne peut pas trouver plus descriptif. Pas de dialogues, seulement ses pensées et ses manigances pour faire durer l’amour comme au premier jour. On ne fait qu’un avec ce personnage. Le reste n’existe pas. C’est révélateur de sa propre vie puisque rien n’existe en dehors de son mari.On décortique chaque journée, chaque geste de son mari, ses habitudes. Le rythme est lent, c’est son attente qu’on ressent constamment et malgré ma crainte initiale je n’ai pas vu les pages défiler. J’ai eu la tête à deux doigts d’exploser. Les pensées de cette psychopathe de service sont trop nombreuses pour ne pas polluer également le lecteur. Le sentiment d’oppression va crescendo.


C’est un livre qui à première vue n’a rien de féministe ! On a envie d’hurler, de la secouer, de lui dire d’arrêter de se soumettre constamment malgré ses stratagèmes qui lui font miroiter pendant un court instant qu’elle reprend le dessus. Est-elle 100% responsable de tout ? Bien qu’elle ait une grande part de responsabilité, la réponse est non. « Rêver l’amour », deux mots tellement évocateurs. J’ai repensé directement à ma lecture «Du Coeur sur la Table» de Victoire Tuaillon et au rôle de la société dans la construction de l’amour...


Et quelle fin diabolique, l’élan final nécessaire au roman.

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