Juliette Deplage
Le Gardien Invisible - Dolores Redondo
Dernière mise à jour : 18 avr. 2021

Résumé :
« Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d’une jeune fille est retrouvé, les poils d’un animal éparpillés sur elle. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme… L’inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d’investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessures d’enfance. »
Mon avis :
C’est la première fois que je découvre la plume de Dolores Redondo avec le premier tome Le Gardien Invisible de la célèbre trilogie du Baztán.
On suit l’inspectrice Amaia Salazar qui malgré elle, doit retourner sur les traces de son enfance pour enquêter sur une série de meurtres. Des meurtres auxquels on ne cesse d’associer ce nom mythologique : le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme ayant selon les dires du villageois des propriétés magiques. Le passé et le présent d’Amaia ne font qu’un. On en apprend beaucoup sur ce personnage, sur son enfance brisée mais l’enquête avance lentement. On peut d’ailleurs compter sur ses homologues masculins pour ne pas bousculer les choses, ayant un peu de mal avec la notion de cheffe au féminin.
Peu de pistes malgré les cadavres qui se multiplient, peu d’actions et pourtant une ambiance qui vous glace le sang. L’enquêtrice elle-même perd pied, tâtonne mais va résoudre le plus grand mystère qui la trouble depuis des années et qu’elle a tenté d’enfouir : les secrets de sa famille. Le basajaun dont on se fait une image plus ou moins floue n’est absolument pas menaçant comparé à la mère d’Amaia, souffrant d’un déséquilibre mental, qui est terrifiante. Que ce soit le livre ou dans l’adaptation Netflix, c’est Folcoche numéro 2. Il y a des retours dans le passé qui donnent des frissons. Je me suis sentie comme une éponge qui absorbait toute la peur d’Amaia petite. L’univers joue beaucoup : les superstitions ancestrales, ce temps brumeux et ces habitants austères, cette humidité qui s’immisce dans vos vêtements comme la peur dans un esprit, bref c’est glauque et ça fonctionne ! Et les autopsies ne sont pas survolées !

Il y a une telle tension, distillée dans chacune des pages… On sent chaque personnage sur le point d’exploser et nous avec. Mais pour ceux qui préfèrent mener l’enquête, établir des théories, vous risquerez peut-être d’être déçus et d’y trouver quelques longueurs. Mais tous les mystères ne sont pas résolus et il me tarde de découvrir la suite.